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Red dead redemption 2

DANS RED DEAD REDEMPTION 2, on incarne un membre d’une communauté de marginaux nomades. Adeptes de la gâchette pour gagner leur vie, ils sont en quête d’un paradis terrestre post-gros coup. Ils sillonnent entre autres une portion de l’Ouest américain des années 1890.

Les premières images du jeu annoncent la couleur. Elles m’ont « scotché » : un groupe de cavaliers traverse, dans la poudreuse, des montagnes balayées par le blizzard. Lumières, ambiance sonore, personnages pittoresques, faune et flore abondantes, environnement plus vrai que nature, tout est pensé, travaillé, soigné dans le moindre détail. D’emblée, l’immersion fonctionne.

Ce n’est qu’un début. On se laisse vite entraîner dans le rythme haletant de l’intrigue principale et des quêtes annexes. La petite communauté déjantée n’est jamais à court de bons plans. Ses membres sont doués pour s’exposer aux traquenards dont il faut se tirer fissa. Sauvetage d’un camarade emprisonné (et passablement incontrôlable), attaque de la planque communautaire par un clan rival qui la crible de balles, prise d’otage d’un gros bonnet local, détour « explosif » par l’île révolutionnaire de Guarma, rivalités entre ennemis jurés, etc., le repos ne dure jamais bien longtemps.

Le scénario est enrichi par la personnalité des personnages principaux et secondaires qui évoluent dans cet environnement à la violence omniprésente. A tel point que l’on se demande parfois si cette dernière, provoquée ou subie, ne va pas en transformer certains en tueurs fous, pires que leurs ennemis les plus cruels.

L’amitié ou la coopération entre notre petite communauté et des minorités persécutées, amérindienne et afro-américaine, ajoute une dimension sociale et philosophique au jeu. Le pari n’était pas gagné d’avance. Bâclée, cette dimension aurait pu faire déraper l’histoire dans la mièvrerie de la mauvaise industrie hollywoodienne. Mais non. Les relations entre personnages puisent intelligemment dans l’hybridité culturelle et dans le patrimoine historique de l’Amérique. Les dialogues et les comportements individuels sonnent juste, entre tensions palpables, accords sur le fil, récits personnels et non-dits.

Le nombre de victimes par balles, lui, n’est pas réaliste. Les créateurs de RDR2 auraient-ils dû les limiter et privilégier d’autres pistes scénaristiques ? Négociations interactives approfondies, stratégies d’esquive plus nombreuses, rôle plus important des éléments naturels ici et là, difficulté accrue à abattre ses adversaires, auraient peut-être réduit la taille des cimetières locaux, sans porter atteinte à l’intérêt du jeu. Peut-être…

Toujours est-il qu’on se laisse aisément emporter par la fluidité des scènes d’action, généralement trépidantes. Dans ce western bigger than life, on valorise donc les as du flingue, tous revolvers, pistolets, carabines et fusils confondus, que l’on manie à pied, à cheval, à diligence, en train… ou on montgolfière. Parmi ses autres délices, les ralentis en musique, parfois digne des compositions Morriconiennes, ou encore les atmosphères nocturnes à suspens, rehaussent d’un cran supplémentaire le côté prenant du jeu.

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