Salaire supérieur à autrui et sentiment de supériorité : tendance néonazie (2/2018)


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LE NAZI VOULAIT ÉLIMINER LE JUIF SUR DES CRITÈRES RACIAUX. La démence du nazi l’avait amené à conclure qu’il était racialement supérieur au Juif. Selon l’idéologie génocidaire nazie, le Juif méritait la mort afin qu’un troisième reich millénaire s’épanouisse (entre autres pré-requis).

Quel rapport entre l’idéologie nazie et les écarts de salaire entre types de travaux ? Notez que j’aurais pu effectuer une autre analogie, en établissant un rapport avec l’idéologie coloniale, parmi d’autres possibilités.

Dans cet article, le partisan des écarts salariaux désigne la personne en faveur d’une différence salariale reposant sur le type de travail : l’ingénieure par rapport au serveur ; le haut fonctionnaire par rapport à la secrétaire ; la cadre commerciale par rapport à l’instituteur, etc.

Dans cet article, je n’inclus pas, parmi les partisans des écarts salariaux, les personnes en faveur d’une différence salariale raisonnable fondée sur le temps de travail et sa qualité.

Etes-vous donc en faveur d’écarts salariaux fondés sur le type de travail, par exemple d’un écart de salaire entre un PDG de grande entreprise et l’agent d’entretien du quartier, à temps et à qualité de travail égaux pour ces deux personnes ?

En d’autres termes, estimez-vous, qu’à temps et à qualité de travail égaux, on mérite plus qu’un autre en raison de compétences professionnelles particulières (plus rares ; plus valorisées sur le marché du travail ; acquises via des études plus longues ; plus nombreuses, etc.) ?

Si votre réponse est oui et que vous tirez d’un salaire supérieur à autrui un sentiment de supériorité, vous partagez avec le nazi une partie de son caractère sadique.

D‘autres personnes peuvent approuver les écarts salariaux fondés sur le type de travail parce qu’elles ont intériorisé un sentiment d’infériorité, ou bien parce qu’elles jugent que la société doit fonctionner comme ça, ou/et parce qu’elles ont l’ambition d’atteindre un salaire supérieur. 

Si toutes ces personnes contribuent à maintenir les écarts salariaux, concentrons-nous sur le sadique qui tire un sentiment de supériorité d’un salaire au-dessus des autres.

Le sadisme désigne, entre autres, le « goût pervers de faire souffrir ou de voir souffrir autrui » ou, plus simplement, la cruauté, ou encore la méchanceté.

Les compétences professionnelles diverses ne devraient-elles pas servir à tous ? Ne devraient-elles pas contribuer au bien-être de chacun en préservant la pérennité des ressources naturelles ?

Le sadique social détourne le potentiel bienfaiteur des compétences professionnelles variées pour en faire le fondement d’une hiérarchisation dégradante des êtres humains via le salaire.

Le sadique social hiérarchise sciemment la valeur économique des êtres humains et leur droit à un certain niveau de confort matériel, le tout à son profit.

Ce genre particulier de sadique élimine l’autre de sa caste privilégiée. Cette élimination lui permet de se sentir supérieur à autrui. Il côtoie l’autre, mais de « haut ».

Le sadique social démontre son goût de voir souffrir autrui : il se vautre dans ses privilèges dont il exclut l’autre. Plus les écarts salariaux qu’il soutient sont grands, plus il se comporte avec bassesse.

Le partisan des écarts de salaire qui en tire un sentiment de supériorité incarne un certain genre de néonazisme dans l’air du temps.

Persécuteur social et non plus tueur génocidaire à la mode hitlérienne, il vise la précarité d’autrui à long terme à son profit. Il se planque derrière sa loi et ses forces de l’ordre pour légitimer son sadisme. Le nazi se planquait derrière les mêmes moyens autoritaires pour accomplir ses méfaits.

Autre point commun, et non des moindres, entre le bénéficiaire des écarts salariaux qui se sent supérieur à autrui et le nazi : son approbation ou son apathie à l’égard de la ghettoisation des personnes qui n’ont pas ses privilèges. Certes, contrairement au nazi, il ne s’agit pas de massacrer dans les ghettos les populations ghettoisées. La solution finale de notre sadique social néonazi est plus « subtile ». ll sait que seule une minorité peut bénéficier de ses privilèges. Dès lors, il cherche à les sécuriser en emmurant les précaires dans leur précarité et dans leur ghetto (où il évite de traîner). Il laisse aux forces de l’ordre le soin de contrôler les ghettoisés et de les envoyer en prison si ces derniers menacent la propriété des privilégiés.

Que vous soyez macroniste, républicain, socialiste, vert ou même « insoumis », si vous êtes un partisan des écarts salariaux fondés sur le type de travail et qu’un salaire supérieur à autrui vous donne un sentiment de supériorité, vous avez tous quelque chose en vous de néonazi(e).

Vous partagez également avec le nazi une partie de sa démence, par définition un « trouble mental assez grave pour aliéner la liberté d’appréciation et de décision de celui qui en est atteint ».

Troublé mentalement, vous ne parvenez plus à apprécier l’intérêt commun d’un salaire identique à temps et à qualité de travail égaux, quelque soit le travail :

  • Il diminuerait considérablement les souffrances socio-économiques pour des millions de gens
  • Cette égalité salariale supprimerait une multitude de conflits et de violences économiques liés au salaire, puissants facteurs de mal-être individuel et collectif
  • S’il y a difficulté, cette égalité salariale contribuerait à l’affronter fraternellement
  • Un salaire identique ouvrirait la voie à d’innombrables formes de solidarité et d’entraide authentiques, entre personnes aux capacités professionnelles multiples

Aujourd’hui comme hier, les écarts salariaux fondés sur les types de travaux et leurs partisans prédominent. Ils nous privent de ce à quoi nous avons tous droit : une dignité socio-économique équivalente pour tous.

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